Au cœur des vignobles bordelais, une révolution discrète mais puissante est en cours : l’adoption croissante de l’agroécologie et des pratiques de régénération des sols. Face aux défis climatiques et environnementaux, les acteurs de la viticulture se tournent vers ces approches pour cultiver un avenir plus durable et prospère. Découvrez comment cette transition vers une viticulture régénérative est en train de remodeler le paysage viticole, offrant des solutions innovantes et respectueuses de l’environnement.
La nécessité d’une nouvelle approche
Selon le Centre commun de recherche de la Commission européenne, près de 61 % des sols européens subissent une dégradation. Les défis auxquels sont confrontés les vignobles sont nombreux et complexes : sols appauvris à la pression croissante des maladies et des ravageurs, fluctuations climatiques imprévisibles… Dans ce contexte, l’agroécologie émerge comme une alternative prometteuse, offrant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et axées sur la régénération des sols.
L’agroécologie : une lueur d’espoir ?
Au cœur de cette crise, l’agroécologie se profile comme un phare d’espoir. L’agroécologie repose sur des principes écologiques solides, mettant en avant la biodiversité, les cycles naturels et le respect des écosystèmes. Contrairement aux approches conventionnelles, qui souvent se concentrent sur la maximisation des rendements à court terme, l’agroécologie adopte une perspective à long terme, favorisant la durabilité et la résilience des systèmes agricoles. Cette approche holistique prend en compte l’ensemble du système agricole, de la santé des sols à la biodiversité en passant par la qualité des cultures.
Les avantages tangibles de la régénération des sols
Des professionnels de la viticulture comme les bioconsultants Nicola et Gaëlle Fagotto incarnent une vision novatrice. Leur entreprise prône la transition vers une viticulture régénérative, en proposant des solutions concrètes et innovantes pour restaurer la santé des sols et promouvoir la durabilité. Notamment grâce à des pratiques telles que la rotation des cultures, le compostage ou la gestion intégrée des ravageurs.
Aussi, c’est à travers des outils innovants tels que la chromatographie circulaire qu’ils peuvent déceler l’état de la matière organique de la plante et ainsi déterminer un itinéraire technique aux vignerons. « La chromatographie donne la possibilité de qualifier le sol et la quantité microbiologique qui est au service de la matière organique. La chromatographie interprète le potentiel minéral du sol et s’il est utilisé par la microbiologie pour la rendre disponible aux plantes.”
En suivant leurs conseils, des vignobles ont triplé leurs rendements, atteint d’excellentes qualité de vins et renoué avec une prospérité perdue. Un exemple concret se trouve à Saint-Christophe-des-Bardes, où une parcelle en biodynamie a vu ses rendements doubler grâce à des pratiques de régénération des sols.
Un appel à l’action collectif
Face aux défis climatiques croissants, les fondateurs de l’entreprise NG FAGOTTO soulignent l’importance de faire évoluer les cahiers des charges et l’architecture des vignobles pour refléter les enjeux environnementaux.
La régénération des sols offre une voie prometteuse pour une viticulture plus durable et résiliente. Mais cette transition exige un engagement collectif et une remise en question des pratiques établies. En embrassant les principes de l’agroécologie, les viticulteurs peuvent non seulement protéger l’environnement, mais aussi favoriser un avenir prospère à la filière viticole