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AGRIVOLTAÏSME : QUEL INTÉRÊT POUR LES VITICULTEURS ?

L’agrivoltaïsme en Gironde est une nouvelle pratique en plein essor. Bien que controversée par la question de la dénaturation de nos paysages, l’installation de panneaux photovoltaïques au sein des cultures comporte de nombreux avantages…

UN PAS VERS LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Même si la préoccupation principale des viticulteurs soit la protection de leur culture pour une récolte optimale, l’agrivoltaïsme peut aussi permettre de réduire l’empreinte carbone de la viticulture tout en favorisant une utilisation efficace des terres viticoles. Introduit dans les textes de loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables du 10 mars 2023 par la Ministre de la Transition énergétique, les panneaux solaires peuvent permettre de réduire l’empreinte carbone de la viticulture tout en favorisant une utilisation efficace des terres viticoles.

Il n’est pas à négliger que l’investissement de panneaux photovoltaïques peut représenter un bénéfice économique et générer des revenus supplémentaires aux viticulteurs grâce à la production d’électricité. Cela peut permettre de réduire les coûts énergétiques liés à l’alimentation de certains matériels vinicoles ou de bâtiments. En période de récolte, les chaînes de réception de vendanges sont constamment utilisées sur une moyenne de 8 à 12 jours. Dans le chai, ce sont les groupes de froid, la thermorégulation des cuves et la climatisation qui sont relativement gourmands en énergie électrique. Sans oublier les groupes de mises en bouteilles, qui sur une ou plusieurs journées font grimper le montant des factures des vignerons.

Qu’en est-il de l’image perçue par les consommateurs ?

L’agrivoltaïsme peut aussi représenter un atout lors de visites oenotouristiques. Cette nouvelle pratique peut appuyer l’engagement des propriétés pour l’environnement et permettre de sensibiliser le public aux enjeux du réchauffement climatique en Gironde.

UNE SOLUTION DANS UN CONTEXTE CLIMATIQUE INSTABLE

Et si on parlait vitivoltaïsme ? Aujourd’hui, les panneaux photovoltaïques s’adaptent totalement aux pratiques culturales de la vigne réduisant stress hydrique et limitant les dégâts climatiques. Conçu en fonction de la taille des machines viticoles et de l’écartement des rangs de vignes grâce à des châssis métalliques en hauteur, les panneaux sont actionnés grâce à des algorithmes adaptant leur orientation en fonction des besoins de la plante et des déplacements du soleil.

 

“L’agrivoltaïsme en est à ses prémices en France et tout ce qui est nouveau fait l’objet d’une certaine méfiance. Pourtant, en plus de jouer sur les conditions organoleptiques des raisins, l’ombrage des panneaux solaires permet de limiter le besoin en eau de la vigne, les risques de brûlure des feuilles et l’impact de la grêle. Les structures ont été étudiées pour ne pas entraîner de déstructuration des sols et garantir un travail de la vigne dans les meilleures conditions.” affirme Mathieu Bernard, responsable de l’agence Valorem en Nouvelle-Aquitaine, opérateur indépendant en énergies vertes, maîtrisant de multiples compétences dans les énergies renouvelables.

 

Ces dernières années, de nombreux projets photovoltaïques ont été testés un peu partout en France. Les résultats montrent qu’il est possible de rétablir un équilibre entre alcool et acidité des vins. L’ombre des panneaux permet de maintenir les arômes et d’éviter des concentrations trop fortes en sucres dues à une trop forte insolation.

Qu’en est-il côté dépenses ? L’installation de technologies et d’infrastructures liées aux énergies renouvelables implique une enveloppe conséquente. Selon Mathieu Bernard, il faut compter environ 1 million d’euros d’investissement pour une puissance de 1MWc installé. Cela peut inclure l’achat et l’installation de panneaux solaires, de systèmes de stockage d’énergie ou d’autres équipements. Ces coûts peuvent représenter une barrière pour les viticulteurs, en particulier pour les petites exploitations qui ont des ressources financières limitées. Néanmoins, de nombreuses aides ont été mises en place pour encourager la transition énergétique dans les vignobles : crédits d’impôts et allégements fiscaux, subventions gouvernementales, programmes de partenariat et de collaboration…

En bref, l’entreprise Banton Lauret y voit une solution prometteuse pour soutenir la durabilité et l’avenir de la viticulture. C’est pourquoi elle a instauré partenariat avec le Groupe VALOREM.